3.7.12

LIRE... Isabelle Eberhardt



Isabelle Eberhardt
 (1877-1904) a fait de sa courte vie un grand voyage.
Une vie d'aventure mais aussi une vie de littérature.
Personnage mystérieux et fascinant, emportée à l'âge de 27 ans, 
Isabelle Eberhardt laisse des nouvelles et des récits de voyage 
rédigés au cours de sa vie nomade.




«Je ne suis qu'une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde, 
vivre de la vie libre et nomade, pour essayer ensuite de dire ce qu'elle a vu 
et peut-être de communiquer à quelques uns le frisson mélancolique et charmé 
qu'elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara.»


Fille d'aristocrates russes exilés, née à Genève en 1877, 
Isabelle Eberhardt grandit dans une famille recomposée, cosmopolite
peu conformiste, libertaire, avec trois demi-frères, 
dans un environnement multiculturel et intellectuel qui développe chez elle 
une intarissable soif de découverte, une passion pour le monde arabe et l'Islam, 
encouragée par son «père » Alexandre Trophimowsky, arménien, philosophe, polyglotte. 
Elle apprend le Français, l'Allemand, le Russe, le Latin, l'Italien, un peu d'Anglais et l'Arabe.


«Nomade j’étais, quand toute petite je rêvais en regardant les routes, 
nomade je resterais toute ma vie, amoureuse des horizons changeants, 
des lointains encore inexplorés.»


Enfance marginale et libertaire. Très tôt Isabelle a vécu hors de toute contrainte sociale.
Amoureuse de l'étude, Isabelle remplit des cahiers de notes 
d'histoire, de géographie et de littérature. 
Elle lit et écrit beaucoup.





Elle entend parler pour la première fois de l'Algérie 
par ses demis-frères engagés dans la légion militaire. 
Quand, à 20 ans, elle accompagne sa mère souhaitant se rapprocher de l’un de ses fils, 
elle découvre un pays, une culture, une religion qui vont l'imprégner totalement.

Pendant une grande partie de sa courte existence, 
elle mène une vie de nomade en Afrique du Nord, 
va parcourir les immenses étendues sahariennes, 
revêtue de son identité préférée, celle du Maghrebin Mahmoud Saadi.

Convertie à l'Islam, se faisant passer pour un homme, drapée dans les plis de son burnous,
 elle peut entrer dans tous les lieux où les femmes ne sont pas admises, 
ce qui facilitera son travail de journaliste. 
Elle devient un étonnant témoin de la réalité algérienne.




« Il n’y a qu’une chose qui puisse m’aider à passer les quelques années de vie terrestre 
qui me sont destinées : c’est le travail littéraire, cette vie factice qui a son charme et 
qui a cet énorme avantage de laisser presque entièrement le champ libre à notre volonté. » 

Elle va découvrir ces peuples du Sud qui seront les héros de ses écrits. 
Au contact de la population indigène, elle observe les gens, pose sur eux 
un regard d'une intense acuité, sans exotisme. 
D’un autre côté, sa vie fort peu conventionnelle éveille rapidement la suspicion 
de certains colons français qui se mettent à la surveiller.

Elle sillonne l’Algérie du Nord au Sud, d’Est en Ouest 
mais c’est à El Oued –dans le Sud- qu’ Isabelle revient, 
rencontre Slimène Ehnni, l’homme de sa vie, 
un jeune «soldat indigène» de l'armée française en Afrique du Nord, 
s’y installe, se marie avec la Fatiha seulement, selon le rite musulman. 
L'union de l'Européenne et du spahi indigène fait alors scandale
L'armée française lui refuse le mariage civil, l’enjoignant de quitter l’Algérie




Un moment chassée de son paradis, elle y reviendra en 1901, 
après avoir obtenu la nationalité française en épousant Slimène.
L’amour et le désert.
Et l’ailleurs. 

« Moi, à qui le paisible bonheur dans une ville d’Europe ne suffira jamais, j’ai conçu le projet hardi, pour moi réalisable, de m’établir au désert et d’y chercher à la fois la paix et les aventures, choses conciliables avec mon étrange nature. »


Le 25 octobre 1904, elle trouve la mort lors de l’inondation d’Aïn-Sefra. Elle a 27 ans.


" Tout le grand charme poignant de la vie vient peut-être de la certitude absolue 
de la mort. Si les choses devaient durer, elles nous sembleraient 
indignes d'attachement. " 
(A l'ombre chaude de l'Islam) 








Quelques livres 


Amours nomades; Écrites au début du vingtième siècle au cœur du Maghreb 
et nourries de l'intimité qu'Isabelle Eberhardt partage avec les gens du désert, 
ces vingt nouvelles décrivent le désespoir de la passion amoureuse 
devant les interdits du clan et la fragilité humaine. 
À travers ces amours mixtes orient- occident réprouvées par les deux cultures, précurseurs, fragiles et vouées au drame, quand elles ne sont pas transcendées par la foi, 
l'auteur, comme dans un miroir, est au plus près de lui-même.

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Dans l'ombre chaude de l'Islam (Actes sud 1996), fragments. En 1904, quelques mois avant sa mort dans une crue de l'oued à Aïn-Sefra, Isabelle Eberhardt, fatiguée par une série d'épreuves, se réfugie dans le havre de paix de la zaouïa de Kenadsa. 
Dans cette retraite où elle se fait passer pour un jeune étudiant pieux, 
elle prend le temps de la réflexion et de la méditation. 
Calme, nostalgie, doute, incertitude l'étreignent tour à tour, au gré des événements rythmant la vie de cette microsociété, et des subtiles variations du paysage. 
Et de l'Islam elle donne une vision paisible, celle du sage méditant sur Dieu dans le désert.

Dans l’ombre chaude de l’Islam paraît pour la première fois en 1906, 
cosigné par Victor Barrucand, directeur du journal L’Akhbar à Alger et ami d’Isabelle. 
Celui-ci, pour avoir corrigé les textes qui lui avaient été confiés, 
en avoir récrit certains dans l’esprit qu’il savait être celui de l’auteur, 
se vit attaqué, taxé de trahison ou de pillage littéraire. 
Il eut à tout le moins le mérite de permettre la publication de ce récit.

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Ecrits sur le sable Tome 1 Fragments de journaux, reportages, récits et nouvelles, ces Écrits sur le sable, plus de mille pages en sept ans, couvrent une existence brève, emportée par les eaux d'un oued en crue. Nulle part on ne trouve connaissance plus intime de la vie du désert, avec ses brûlures et ses splendeurs

Ecrits sur le sable Tome 2  Écrits sur le sable, dans un premier volume, réunissait l'intégralité des Journaliers, des Notes de route et de Vagabondages, 
la chronique de ce que vécut Isabelle Eberhardt, au Maghreb. 
Dans ce second volume, on trouvera pour la première fois l'ensemble de son oeuvre de fiction, y compris inédite, soit cinquante-sept nouvelles, quatre esquisses romanesques 
et son unique roman, Trimardeur, hélas inachevé.


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Journaliers  Il y a cent ans, vêtue en cavalier arabe, Isabelle Eberhardt  parcourait
 les pistes sahariennes. Elle y partageait le quotidien des bédouins et des marabouts. 
Dans le grand voyage dont elle a fait sa vie, guidée par son désir d'écrire, 
elle a abordé et franchi les étapes qui font d'elle bien plus qu'un écrivain voyageur : 
l'un de ces rares auteurs capables de s'exprimer au cœur de la culture de l'autre. 
S'agissant de l'islam, son oeuvre y puise une nouvelle actualité.
Les éditions du Centenaire commémorent sa disparition, à vingt-sept ans, 
noyée en plein désert dans la crue d'un oued...

Journaliers évoque les années 1900-1903, au cours desquelles l'auteur a également rédigé les nouvelles d'Au pays des sables. Le lecteur suit la voyageuse, depuis la Sardaigne jusqu'aux pistes du Sahara, assiste à ses rencontres amicales ou amoureuses, 
au drame d'un attentat où elle frôle la mort, accompagne son exil à Marseille 
et enfin son retour en Algérie.

Cahiers intimes et journal de bord d'une amoureuse et d'une mystique pendant les années d'éveil de sa vocation singulière. Une plongée dans un quotidien insolite qui révèle comment se vivait en femme, une aventurière habillée en homme.
                           Éditeurs et biographes d'Isabelle Eberhardt depuis vingt ans, 
Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu ont rétabli les écrits, 
parfois censurés ou adultérés, dans leur version originale et proposent cette nouvelle lecture d'une oeuvre devenue pour beaucoup le support des rêves d'existence hors du commun.


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Sud Oranais  Lire Isabelle Eberhardt un siècle après sa mort, c'est se retrouver en phase avec l'actualité de la confrontation « orient-occident ». Quand elle a disparu à vingt sept ans, 
noyée en plein désert, dans la crue d'un oued, elle possédait cette double identité, 
inscrite sur sa tombe: Isabelle Eberhardt, comme écrivain, 
et Mahmoud Saadi, comme baroudeur mystique du Sahara.

Depuis mars 2002 et jusqu'en 2004, anniversaire de sa mort, les éditions Joelle Losfeld rééditent l'essentiel de son oeuvre en plusieurs recueils dans la collection Arcane, 
sous le titre générique : « les éditions du Centenaire. » Après le succès de « Au Pays des Sables » et de « journaliers » deux autres recueils paraissent en mars 2003: 
« Amours Nomades » et « Sud Oranais ».
Depuis sa mort, le 21 octobre 1904, Isabelle Eberhardt a été périodiquement reconnue par les milieux littéraires, en France, en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis.
Après que plusieurs biographies lui aient été consacrées et avec l'édition de ses oeuvres complètes (1990) chez Grasset puis de sa correspondance chez Payot, 
elle est connue d'un vaste public comme le plus singulier des écrivains voyageurs de langue française. Voici publiés pour la première fois dans une collection accessible 
à un nouveau public les textes majeurs de cet auteur.
Isabelle Eberhardt n'ayant jamais été publiée en librairie de son vivant, il n'existe donc pas d'édition originale. Celle que proposent Marie Odile Delacour et Jean-René Huleu (spécialistes d'Isabelle Eberhardt depuis 20 ans) sous le titre « Les Éditions du Centenaire » se réfèrent aux manuscrits de l'auteur conservés aux Archives d'Outre Mer 
à Aix-en-Provence, ou à ses textes publiés dans la presse avant sa mort.

Le manuscrit de ce dernier texte d'Isabelle Eberhardt a été retrouvé après plusieurs jours 
de fouille dans la boue de l'inondation d'Aïn Sefra où l'auteur a péri en octobre 1904. Préparé pour l'édition, ce manuscrit n'a pourtant pas été à l'époque, publié sous sa forme originale. Il le sera pour la première fois pour l'édition française dans la collection Arcanes.
« Sud Oranais » est le journal de route de son dernier séjour dans cette région troublée, 
où des tribus rebelles résistent encore à l'avancée coloniale, 
le long de la frontière algéro-marocaine. 
Isabelle Eberhardt emmène son lecteur des deux côtés d'une frontière indécise, 
dans les camps bédouins, chez les rebelles, dans les cafés maures fréquentés par les légionnaires... et lui dévoile, de l'intérieur, la vie d'une petite cité théocratique du Sahara.



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 Au pays des sables       Rassemble les nouvelles inspirées de son premier long séjour au Sahara, en 1902. Publiées peu après dans la presse algéroise et métropolitaine, elles    révèlent la naissance d'un écrivain mais aussi le Souf, l'une des régions les plus secrètes du Sud algérien.

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Isabelle ou le rêve du désert    Isabelle Eberhardt découvre à vingt ans le désert : 

"Tout d'abord El-Oued me fut une révélation de beauté visuelle 
et de mystère profond, la prise de possession de mon être errant et inquiet, 
par un aspect de la terre que je n'avais pas soupçonné ". 

  Durant sa courte vie, cette femme de lettres, souvent vêtue en homme, 
mène une vie aventureuse en Algérie et au Sahara, épouse un autochtone, 
se convertit à l'Islam, et devient journaliste à la Dépêche algérienne et à l'Akhbar. 
Ses récits qui parurent tous après sa mort montrent sa fascination totale pour le désert. Grâce aux photographies anciennes qui font revivre ces lieux magiques 
au tout début du XXe siècle et aux splendides photos de Jean-Luc Manaud, 
qui montrent un désert intemporel, nous suivons les traces d'Isabelle Eberhardt de Marseille où elle embarque en 1897 et cheminons avec elle en Tunisie, en Algérie, dans les ksour, 
les palmeraies, les mosquées et dans le désert, celui dont elle a rêvé, 
celui sur lequel elle a écrit pendant sa courte vie.


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Sources photos  la feuille charbinoise, wikipedia, bouddhisme au féminin,babelio laila lalamialgeria.com, amazon.fr



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